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LES MILLE ET UNE NUITS,

pensez-vous, Seigneur, reprit la vieille, et voulez-vous, en vous refusant aux desirs de la sultane Zobéïde, exciter sa colère, et vous exposer aux effets de son ressentiment ? Vous connoissez sa puissance, et le crédit qu’elle a sur l’esprit du calife ; votre refus peut avoir les plus dangereuses conséquences pour vous et pour votre épouse. Venez, croyez-moi, parler à la sultane ; vous serez de retour dans un moment. »

» Je me levai aussitôt, quoiqu’avec répugnance, pour suivre la vieille qui marchoit à grands pas devant moi. Elle me conduisit au palais de la sultane, et me fit entrer dans son appartement.

« C’est donc vous, dit la sultane en me voyant, qui avez su fixer le cœur de la princesse Dounia ? » « Madame, lui répondis-je, votre esclave a été assez heureux pour attirer sur lui les regards de la princesse. » « Je n’en suis pas surprise, reprit la sultane, j’ai beaucoup entendu parler de votre bonne mine et de vos ta-