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CONTES ARABES.

vases de toute espèce, plus riches et plus précieux les uns que les autres, et on servit à la ronde les vins les plus exquis.

L’esclave qui versoit à boire aux convives, étant parvenu au calife Haroun, voulut remplir sa coupe ; mais ce prince la retira avec précipitation, et attira par-là sur lui les regards du faux calife.

« Pourquoi donc votre camarade ne veut-il pas boire, demanda-t-il à Giafar ? » « Il y a long-temps, Seigneur, répondit Giafar, qu’il n’a fait usage de cette boisson. » « Eh bien, reprit le faux calife, il ne faut pas le gêner. Il y a ici toutes sortes de liqueurs ; qu’il demande librement celle qu’il a coutume de boire. » Haroun Alraschid ayant demandé une autre liqueur, le faux calife l’invita obligeamment à vouloir bien lui faire raison toutes les fois que son tour de boire arriveroit.

Ils passèrent ainsi une partie de la soirée à boire et à se divertir. Lorsque le vin eut commencé à