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CONTES ARABES.

moit un bassin naturel au-devant d’une terrasse magnifique, éclairée, ainsi que les jardins qui étoient au-delà, par une multitude infinie de feux de diverses couleurs.

Le faux calife ayant sauté légèrement à terre, monta sur une mule qu’on lui tenoit toute prête, et s’avança au milieu de deux files d’esclaves qui portoient des flambeaux, et qui faisoient retentir l’air des cris de « Vive le souverain Commandeur des croyans ! Que Dieu prolonge son règne et le comble de ses bénédictions ! »

Haroun Alraschid, Giafar et Mesrour étant descendus à quelque distance sur le rivage, s’approchèrent du cortége, et se mêlèrent dans la foule. Quelques esclaves ayant aperçu trois personnages qu’ils ne connoissoient pas, et qui paroissoient être des marchands, les arrêtèrent, et les conduisirent sur-le-champ au faux calife.

« Qui êtes-vous, leur demanda-t-il en les fixant attentivement ? Com-