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LES MILLE ET UNE NUITS,

service important que tu m’as rendu. Je ne t’ai causé, jusqu’ici, que trop de peines et d’embarras ; retourne sur tes pas, je ne veux pas que tu passes une nuit hors de ton palais. » Attaf, craignant de se rendre importun, ou de désobliger le premier visir en l’accompagnant plus loin, lui souhaita un heureux voyage, et reprit le chemin de Damas.

Cependant les ennemis qu’Attaf avoit auprès du gouverneur, cherchèrent à profiter de la circonstance pour le perdre. « Savez-vous, dit l’un d’eux nommé Hassan, à Abdalmalek, pourquoi Attaf est parti si tard pour aller faire ses adieux au grand visir ? » « Pourquoi, répondit le gouverneur ? » « C’est, reprit Hassan, pour se trouver seul avec lui, et pouvoir l’entretenir plus librement ; car le grand visir a passé chez lui plusieurs mois incognito. C’est peut-être aussi pour voir encore une fois sa femme, qu’Attaf se rend après vous auprès de Giafar. »

« De quelle femme voulez-vous