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CONTES ARABES.

conseil que je vous donne, il disparoîtra aussitôt, et en tombant vous courrez risque de perdre la vie. »

» Je montai donc sur le dos du génie rebelle, en me promettant bien de faire la plus grande attention à ce qui m’étoit prescrit. Il m’enleva rapidement dans les airs, et me fit perdre bientôt la terre de vue. Je n’aperçus plus qu’un espace immense, où les astres, semblables à de hautes montagnes, faisoient autour de moi leurs révolutions ; et je m’élevai si haut, que j’entendis distinctement les concerts des anges, qui chantoient des hymnes au pied du trône du Tout-Puissant. Mon conducteur m’expliquoit la nature et les propriétés des objets qui s’offroient de toutes parts à ma vue : il m’entretenoit sans cesse du nombre infini des choses créées, pour éloigner de mon esprit l’idée du Créateur, et s’efforçoit, par ses vains raisonnemens et ses discours, de m’empêcher d’exprimer mon admiration pour tout ce