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CONTES ARABES.

mon épouse, et qu’elle eut levé son voile, je restai muet d’étonnement à la vue de tant de beautés et de perfections réunies. Jamais la nature n’avoit formé une créature plus charmante. La régularité de ses traits, sa taille, son maintien, sa rougeur, son sourire, firent une telle impression sur moi, que j’oubliai presque le singe et ses instructions.

» Cependant la voix de la reconnoissance s’étant fait entendre à son tour, je ne voulus pas m’endormir avant d’avoir exécuté ce que m’avoit demandé mon bienfaiteur. Sur le minuit, voyant mon épouse profondément endormie, je me lève avec précaution, je détache les clefs qui étoient sous l’anneau de cuivre ; et ayant ouvert le cabinet, je ramasse le cimeterre que je trouve à mes pieds, j’égorge le coq, je mets en pièces les quatre petits drapeaux enchantés, et je renverse le coffre.

» Dans ce moment, mon épouse se réveille en sursaut, et apercevant la porte du cabinet ouverte, et le coq