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LES MILLE ET UNE NUITS,

proposition si avantageuse pour moi, qu’il l’accepta. Les marchands continuèrent leur route, et abordèrent dans une isle extrêmement peuplée, où l’on faisoit un commerce considérable de perles et de diamans. Ayant jeté l’ancre dans une rade fort commode, ils descendirent tous à terre pour négocier leurs marchandises.

» En se promenant dans le bazar, Aboul Mozaffer aperçut un homme assis, qui avoit autour de lui un grand nombre de singes, parmi lesquels s’en trouvoit un qui étoit tout pelé. S’étant arrêté pour les examiner, il remarqua que quand ces animaux voyoient que leur maître n’avoit pas l’œil sur eux, ils se jetoient tous sur leur pauvre camarade, et le maltraitoient d’une manière étrange. Quand leur maître s’en apercevoit, il se levoit, et les battoit pour les faire finir ; mais il avoit beau châtier, et enchaîner les plus mutins, dès qu’il avoit le dos tourné, ils recommençoient leur manége.

» Aboul Mozaffer, touché de