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LES MILLE ET UNE NUITS,

gnons de voyage, et leur demanda s’ils me connoissoient ? « Oui, Seigneur, lui répondirent-ils, c’est Abou Mohammed Alkeslan, si renommé pour sa paresse, que c’est sans doute aujourd’hui pour la première fois qu’il est sorti ; car on ne l’a jamais vu hors de sa maison. »

» Aboul Mozaffer reçut volontiers mes cinq pièces d’argent, et me promit, en riant, de s’acquitter de la commission dont je le chargeois. Je le remerciai, et m’en revins aussitôt chez moi, appuyé sur le bras de ma mère.

» Aboul Mozaffer, accompagné d’un grand nombre de marchands, se mit en mer, et après une navigation assez heureuse, débarqua sur les côtes de la Chine. Quand chacun se fut défait de ses marchandises, et en eut acheté d’autres, on mit à la voile pour revenir à Basra.

» Il y avoit déjà trois jours que le vaisseau voguoit en pleine mer, quand Mozaffer ordonna tout-à-coup de revirer de bord. Les marchands,