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LES MILLE ET UNE NUITS,

religieuse. Ayant appris qu’elle n’avoit pas vu la princesse ni Alaeddin depuis la veille, il rassembla un grand nombre de soldats, leur raconta ce qui venoit de se passer, et leur commanda de monter à cheval sur-le-champ pour poursuivre les fugitifs. S’étant mis à leur tête, ils firent tant de diligence, qu’ils arrivèrent en peu de temps à la vallée, et aperçurent de loin la tente sous laquelle la princesse, Alaeddin et Zobéïde se reposoient.

Husn Merim ayant en ce moment levé les yeux, aperçut un nuage épais de poussière, et reconnut bientôt son frère, à la tête d’une troupe de soldats qui crioient : « Arrêtez, perfides, vous ne pouvez maintenant nous échapper ! » Elle se tourna vers Alaeddin, et lui demanda s’il étoit en état de tenir tête à tous ces gens-là ?

« Hélas, Madame, répondit Alaeddin, je n’ai jamais combattu de ma vie ; et quand je serois le plus vaillant des hommes, il me seroit impossible de résister à tant de monde ! »