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LES MILLE ET UNE NUITS,

tumultueux et passionnés qui s’élevoient dans leurs âmes, tombèrent sans sentiment dans les bras l’un de l’autre.

La princesse et ses femmes s’empressèrent de les secourir. Lorsqu’ils furent revenus à eux, la princesse les félicita sur leur réunion.

« Madame, lui dit Alaeddin, c’est à vous, je le vois, que je suis redevable de mon bonheur. » Jetant ensuite des regards passionnés sur son épouse : « Vous respirez encore, ma chère Zobéïde, lui dit-il ! »

« Jamais, cher époux, répondit-elle d’une voix émue, je n’ai cessé de vivre et de soupirer après l’instant qui devoit nous réunir. Je fus dérobée à votre amour, et transportée en ces lieux par un de ces génies qui obéissent aux ordres des génies qui sont au-dessus d’eux. Le fantôme que vous prîtes pour moi étoit celui d’un autre génie, qui ayant pris ma taille et mes traits, feignit d’être mort. Quand vous l’eûtes déposé dans le tombeau, il en sortit aussitôt après,