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LES MILLE ET UNE NUITS,

croyans, dit-il, puis-je parler sans crainte ? » « Vous le pouvez, répondit le prince. »

« J’ose assurer votre Majesté, reprit Ahmed, qu’Alaeddin Aboulschamat est plein de vie, et se porte parfaitement bien. » « Que dites-vous là, s’écria le calife en reculant de surprise ! » « Sire, reprit Aldanaf, je jure par votre tête sacrée que je viens de dire la vérité. J’ai arraché à la mort Alaeddin en faisant exécuter un criminel à sa place ; et je l’ai conduit à Alexandrie, où je lui ai acheté une boutique. » « Je veux le voir, dit le calife, transporté de joie ; partez sur-le-champ pour Alexandrie, et amenez-le ici. » Ahmed Aldanaf s’inclina profondément, en témoignant qu’il étoit prêt à obéir, et qu’on ne pouvoit le charger d’une commission plus agréable. Le prince lui fit remettre une bourse de mille pièces d’or, et il se mit en route pour Alexandrie.

Alaeddin Aboulschamat s’occupoit dans cette ville à vendre les di-