Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/313

Cette page a été validée par deux contributeurs.
305
CONTES ARABES.

respectueusement, je vous conjure de me venger de l’assassin de mon père. » « Mais ton père, le voilà, reprit le prince en montrant l’émir Khaled, et Dieu merci il se porte bien. »

« Vous êtes dans l’erreur, Sire, repartit Aslan, l’émir Khaled n’est que mon père adoptif : je suis le fils de l’infortuné Alaeddin Aboulschamat. » « Le fils d’un traître, dit vivement le calife ! »

« Mon père, répondit Alaeddin, ne fut jamais un traître, mais bien le plus fidèle et le plus dévoué de vos serviteurs. » « Ne m’a-t-il pas volé mon manteau et mes bijoux les plus précieux, dit le calife ? »

« Souverain Commandeur des croyans, dit Aslan avec fierté, mon père ne fut jamais un voleur. Je supplie votre Majesté de me dire si son flambeau d’or, enrichi de pierreries, s’est trouvé parmi les bijoux qu’on lui a rapportés. » « Je n’ai jamais pu le retrouver, répondit le calife surpris de cette demande. »