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CONTES ARABES.

enfant, et sentant augmenter l’amour qu’il avoit d’abord conçu pour lui, dit à sa mère : « Quand votre fils sera plus grand, et qu’il vous demandera qui est son père, dites-lui que c’est l’émir Khaled, wali de Bagdad. »

Jasmin, charmée de ce qu’elle venoit d’entendre, éleva son fils avec le plus grand soin. Dès qu’il eut atteint l’âge de sept ans, le wali le fit circoncire, et lui donna les maîtres les plus habiles, qui s’appliquèrent à l’envi à développer son intelligence, et à l’instruire d’une manière convenable au fils d’un des premiers émirs de la cour du calife. Le wali se réserva le soin de lui apprendre lui-même à monter à cheval et à faire des armes ; et toutes les fois qu’il faisoit faire des évolutions à ses soldats, il l’emmenoit avec lui, et le formoit ainsi à tous les exercices militaires.

À l’âge de dix-huit ans, le jeune Aslan étoit un cavalier parfait. Les principaux seigneurs de la cour le regardant comme le fils de l’émir Khaled, et charmés de son air noble