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LES MILLE ET UNE NUITS,

gnées de l’empire, le calife n’avoit pas été étonné de son absence. Il reprit son service ordinaire, et s’occupa, sans relâche, des recherches qui pouvoient lui faire découvrir l’auteur du vol fait au calife, et le mettre en état de prouver l’innocence de son cher Alaeddin. Mais revenons un moment au calife.

Ce prince se trouvant seul avec Giafar, le jour où Alaeddin devoir être exécuté, dit à ce ministre : « Que dis-tu, visir, de l’action d’Alaeddin ? Est-il possible de concevoir tant de bassesse et de perfidie ? »

« Sire, répondit Giafar, vous l’avez puni comme il le méritoit, et votre Majesté ne doit plus s’occuper de ce malheureux. » « N’importe, dit le calife, j’aurois envie de le voir attaché au gibet. »

Le calife se rendit donc avec son visir à la place publique. Ayant levé les yeux sur celui qu’on venoit d’exécuter, il crut s’apercevoir que ce n’étoit pas Alaeddin. « Visir, s’écria-t-il, qu’est-ce que cela veut dire :