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LES MILLE ET UNE NUITS,

À ces paroles, le calife irrité ayant ouvert le paquet, et ne trouvant pas le flambeau d’or, orné de pierreries, lança sur Alaeddin un regard furieux. « Malheureux, lui dit-il, qu’est devenu mon flambeau ? »

« Sire, répondit Alaeddin avec fermeté, je puis vous protester que je n’ai jamais touché aux effets qu’on m’accuse d’avoir volés, et qu’il m’est impossible de vous donner de renseignemens sur aucun d’eux. »

« Traître, lui dit le calife, c’est donc là la récompense des faveurs dont je t’ai comblé ? Je t’avois donné toute ma confiance, et tu m’as trahi ! »

Le calife commanda ensuite au wali de faire pendre Alaeddin, et de le conduire sur-le-champ au supplice.

Le wali et ses gens emmenèrent Alaeddin, et s’avancèrent vers le lieu de l’exécution, précédés d’un crieur, qui publioit dans toutes les rues par où ils passoient : « Voilà la récompense de ceux qui osent trahir les califes de la maison des Abbassi-