Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/281

Cette page a été validée par deux contributeurs.
273
CONTES ARABES.

que le flambeau d’or, enrichi de diamans. Ayant replacé le carreau de marbre comme il l’avoit trouvé, il parvint à s’évader sans que personne l’eût aperçu.

Comacom se rendit alors à la maison du waly. Chemin faisant, il regardoit le flambeau, et se disoit en lui-même : « Quand je voudrai m’amuser à boire, je placerai ce flambeau devant moi, et je verrai la liqueur de mon verre briller de tout l’éclat de l’or et des diamans dont il est enrichi. »

Le lendemain matin le calife trouva ses gardes endormis par l’effet de la poudre qu’Ahmed Comacom leur avoit fait respirer. Il les réveilla, et voulut prendre les objets qu’il avoit déposés sur le sofa. Il fut surpris de ne rien trouver, et se mit aussitôt dans une colère terrible. S’étant habillé tout de rouge, pour montrer à tous les yeux son indignation, il se rendit au divan, et s’assit sur son trône, environné de tout l’appareil de sa puissance.