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LES MILLE ET UNE NUITS,

meilleurs cavaliers de son temps, et qui s’étoit toujours fait distinguer par ses manières polies, ses connoissances et sa bravoure.

Bezaza ayant atteint l’âge de songer au mariage, sa mère eut envie de le marier, et fit part de son projet à son mari. Celui-ci, qui connoissoit tous les défauts de son fils, représenta à sa femme que leur enfant étant si disgracié de la nature, du côté du corps et de l’esprit, ils ne pourroient jamais trouver de jeune personne qui voulût l’épouser. La réponse de Khatoun fut : « Il faut lui acheter une esclave. »

Le hasard voulut que le jour où le grand visir Giafar et Alaeddin allèrent au bazar pour y acheter une esclave, fût précisément celui où l’émir Khaled et son fils s’y rendirent dans le même dessein. Au moment de leur arrivée, le crieur tenoit par la main une jeune esclave de la plus grande beauté, dont la taille svelte et dégagée, la fraîcheur et la modestie frappèrent tellement le