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LES MILLE ET UNE NUITS,

guée, et lui fit reprendre sa place ordinaire. « J’espère, lui dit-il avec bonté, que vous serez des nôtres ce soir. »

Après le divan, le calife en rentrant au sérail, fit appeler une esclave, nommée Cout alcouloub[1], et lui dit : « Alaeddin vient de perdre son épouse Zobéïde, qui, par ses talens pour la musique, faisoit le charme de sa vie, et bannissoit la tristesse de son cœur. Je desirerois que vous fissiez entendre ce soir, sur votre luth, quelque morceau de musique qui pût l’égayer un moment. »

Le soir, Cout alcouloub, cachée derrière un rideau, ayant accordé son luth, s’accompagna avec tant de grâce, et chanta d’une manière si ravissante, que le calife enthousiasmé se tourna avec vivacité vers Alaeddin, et lui demanda ce qu’il pensoit du talent de cette esclave ?

« Elle chante fort bien, répondit

  1. La nourriture des cœurs.