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LES MILLE ET UNE NUITS,

fait grand jour, et vous restez au lit ! Est-ce que vous n’auriez pas bien dormi cette nuit ? » « C’est cela même, répondit Giafar. »

Attaf envoya aussitôt chercher le plus habile médecin de Damas, qui ne tarda pas à venir. « Qu’y a-t-il, dit-il, en s’approchant du lit de Giafar ? Votre maladie ne me paroît pas dangereuse, et il ne sera pas difficile de vous guérir. Où est votre mal ? » « J’ai mal partout, répondit Giafar. » Le médecin prit son bas, lui tâta le pouls, et en étudia le mouvement. Il connut aussitôt l’état de Giafar ; mais n’osant lui dire qu’il étoit amoureux, il demanda du papier pour écrire ce qu’il falloit lui donner.

On apporta du papier : le médecin s’assit, et fit semblant d’écrire son ordonnance. Dans ce moment on vint dire à Attaf qu’une esclave le demandoit. C’étoit une servante qui venoit de la part de son épouse, pour savoir ce qu’il falloit à dîner et à souper ; car Attaf, depuis que Giafar étoit chez lui, n’alloit pas voir son épouse.