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CONTES ARABES.

donc que Dieu ne m’a pas abandonné dans cet instant critique. »

Alaeddin ayant achevé ces paroles, le calife fit semblant d’avoir besoin de sortir un moment. Le visir Giafar, se penchant alors vers Alaeddin, l’avertit de ne rien dire qui pût blesser ses hôtes, et sur-tout celui qui venoit de sortir. Alaeddin lui demanda pourquoi il lui donnoit un pareil avis ? « Il me semble, ajouta-t-il, que je vous ai témoigné à tous autant d’égards et de politesse que j’en pourrois témoigner au calife. »

« La personne qui vient de sortir, reprit Giafar, est le calife lui-même. Je suis le visir Giafar, et l’un des deux personnages que vous voyez à côté de moi, est le Scheikh Mohammed Abou Naouas, et l’autre est Mansour, exécuteur des jugemens de sa Majesté. »

Alaeddin parut fort étonné de cette aventure, et ne savoit que penser.

« Seigneur Alaeddin, poursuivit le visir, faites-moi le plaisir de réfléchir un moment, et de me dire