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LES MILLE ET UNE NUITS,

« Dieu, répondit Alaeddin, nous a comblés de plus de faveurs que nous n’avions osé l’espérer ! »

« Nous en sommes charmés, reprit le faux derviche ; car nous étions fort inquiets par rapport à vous ; et vous devez être persuadé que si nous avions pu rassembler la somme que nous vous avions promise, nous l’aurions fait de tout notre cœur. »

« Dieu m’a procuré les moyens de me tirer d’affaire, dit Alaeddin. Mon père vient de m’envoyer cinquante mille pièces d’or, et cinquante ballots des étoffes les plus précieuses, chacun de la valeur de mille pièces d’or, comme le porte l’étiquette qui est dessus. Il m’a aussi envoyé un habillement complet fort riche, une pelisse de martre zibeline, une mule, un esclave, et une cuvette d’or avec son aiguière. En outre, je viens de me réconcilier avec mon beau-père ; et ce qui met le comble à ma félicité, c’est de posséder une femme charmante, dont je suis tendrement aimé. Vous voyez