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CONTES ARABES.

heur ; et chaque soir ne glissoient-ils pas, à notre insu, une bourse de cent pièces d’or sous un coussin ? »

À la fin du jour, quand les bougies furent allumées, Alaeddin pria son épouse de prendre son luth, et de jouer un de ses airs favoris. Zobéïde, qui se plaisoit à prévenir ses moindres désirs, s’empressa de le satisfaire. Elle accorda son instrument, et se mit à chanter. Dans ce moment, on frappa assez rudement à la porte de la rue. Zobéïde pria son mari d’aller voir ce que c’étoit. Lorsqu’il eut ouvert, et qu’il eut aperçu les derviches : « Ah, ah, s’écria-t-il en riant, entrez, messieurs les imposteurs, entrez ! »

Les derviches s’étant assis, Alaeddin fit servir la collation. « Seigneur, lui dit l’un d’eux, l’impossibilité où nous nous sommes trouvés de faire ce que nous voulions, n’empêche pas que nous ne prenions le plus vif intérêt à ce qui vous regarde : racontez-nous donc, de grâce, ce qui vous est arrivé avec votre beau-père ? »