Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/243

Cette page a été validée par deux contributeurs.
235
CONTES ARABES.

lequel on t’a ravi tout ce que tu possédois ; mais console-toi, je t’envoie cinquante autres ballots des plus riches étoffes de mon magasin, une mule, une pelisse de martre zibeline, et une cuvette d’or avec son aiguière. Bannis donc de ton cœur les inquiétudes que tu peux avoir conçues ; les richesses qu’on t’a enlevées t’ont servi de rançon. Ta mère et tous les gens de la maison jouissent d’une parfaite santé, et te font bien leurs complimens. J’ai appris aussi, mon cher fils, qu’on venoit de te faire épouser une jeune dame, nommée Zobéïde, habile musicienne, à condition que tu la répudierois, et que, dans le dessein seulement de t’y contraindre, on t’avoit fait contracter une obligation de cinquante mille pièces d’or pour la dot. J’ai confié cette somme à ton fidèle esclave Selim, qui doit te la remettre entre les mains, ainsi que les cinquante ballots de marchandises. »


Schemseddin.