Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/241

Cette page a été validée par deux contributeurs.
233
CONTES ARABES.

une somme de cinquante mille pièces d’or, un paquet qui renferme un habillement complet, aussi riche que celui dont les voleurs l’ont dépouillé, une pelisse de martre zibeline, et une cuvette d’or avec son aiguière. »

Le père de la jeune dame, étonné de cette rencontre, et émerveillé du détail de tant de richesses, s’empressa de dire à l’esclave qu’il étoit le beau-père d’Alaeddin, et lui proposa de le conduire à la maison qu’il cherchoit.

Dans ce moment, Alaeddin, renfermé avec son épouse, se livroit aux plus cruelles réflexions, et étoit en proie au plus violent désespoir. Ayant entendu tout-à-coup un grand bruit à la porte de la rue, il s’écria : « Ma chère Zobéïde, c’est assurément ton père qui envoie ici les archers et les gens de justice, pour me forcer à me séparer de toi ! » « Voyez, lui dit Zobéïde, quels peuvent être ces gens-là ? »

Alaeddin descendit les degrés à pas lents, et ouvrit tristement la porte. Il fut d’abord étonné de voir