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LES MILLE ET UNE NUITS,

même quelque chose qui lui disoit : « Reste, peut-être elle va de nouveau paroître. »

La nuit surprit Giafar dans cette attente, et l’obligea d’y renoncer. Il sortit de la petite rue, marcha quelque temps dans une autre plus grande, et reconnut de loin le palais d’Attaf. Celui-ci l’attendoit depuis long-temps, et vint au-devant de lui.

« Illustre Seigneur, lui dit-il, il est tard, et je craignois qu’il ne vous fût arrivé quelque chose, ou que quelqu’un ne vous eût retenu chez lui. » « Où pourrois-je, répondit Giafar, trouver un hôte aussi poli et aussi généreux qu’Attaf ? Depuis long-temps je n’avois pas fait une promenade semblable à celle que j’ai faite aujourd’hui, et aussi propre à me dissiper et à m’amuser : voilà pourquoi je l’ai prolongée jusqu’à ce moment. »

Giafar et Attaf étant rentrés, on servit le souper. Giafar voulut prendre quelque chose comme à son ordinaire, mais il lui fut impossible de