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CONTES ARABES.

Alaeddin ayant consenti à la demande des derviches, ils passèrent toute la nuit à s’amuser, et à converser de la manière la plus spirituelle. Le lendemain matin le calife glissa sous le coussin sur lequel il étoit assis, une bourse de cent pièces d’or, et se retira avec ses compagnons. Zobéïde ayant aperçu, en levant le coussin, la bourse qui étoit dessous, la porta à son mari, et lui dit qu’elle soupconnoit un des derviches de l’avoir glissée, à leur insçu, avant de s’en aller, sous le coussin où elle venoit de la trouver. Alaeddin la prit, et fut acheter la viande, le riz, et les autres provisions nécessaires pour passer cette seconde soirée.

Quand on eut allumé les bougies, il dit à sa femme qu’il croyoit que les derviches lui en avoient imposé, et qu’ils ne lui apporteroient pas les cinquante mille pièces d’or. Pendant qu’il parloit encore, les derviches vinrent frapper à la porte. Zobéïde lui dit d’aller ouvrir ; et lorsqu’il les eut fait monter dans son appartement,