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LES MILLE ET UNE NUITS,

L’huissier lui répondit qu’il n’existoit aucune loi de cette espèce, et s’offrit poliment à lui servir de défenseur, dans le cas où il ne seroit pas en état de se défendre lui-même.

Ils se rendirent ensuite tous deux à la salle d’audience. Le cadi exigea d’Alaeddin le paiement de la dot, puisqu’il refusoit de répudier la jeune dame. Celui-ci, sans se déconcerter, demanda qu’on le fît jouir du délai accordé par la loi. Le juge lui fit l’observation que ce délai n’etoit que de trois jours.

« Trois jours ne me suffiront pas, dit Alaeddin, j’en demande dix. » Comme cette demande étoit raisonnable, on la lui accorda, mais sous la condition qu’à l’expiration de ce terme, il payeroit la dot, ou qu’il répudieroit sa femme.

Alaeddin ayant accepté l’alternative, sortit de l’audience, se pourvut de viande, de riz, de beurre et des autres provisions nécessaires pour le souper. Étant rentré chez lui, il raconta à la jeune dame ce qui venoit