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CONTES ARABES.

soupçonne fort que le chef de cette caravane n’est pas mort. »

Les Bédouins revinrent aussitôt sur leurs pas, et se mirent à retourner et à frapper les cadavres avec la pointe de leurs lances. Quand ils arrivèrent auprès d’Alaeddin, un d’eux, qui s’aperçut qu’il étoit en vie, s’écria : « Ah, ah, tu contrefais donc le mort ; mais attends, je vais bientôt t’expédier ! » En disant cela, il se mit en devoir de lui enfoncer sa lance dans la poitrine.

Dans cet instant critique, Alaeddin ayant adressé une fervente prière au bienheureux Abdalcader Algilani, aperçut une main qui détournoit la lance du Bédouin de sa poitrine sur celle de son guide Kemaleddin alakam. Le Bédouin retira sa lance avec violence, et revint sur Alaeddin ; mais la même main dirigea le coup sur la poitrine du sacca ; et le brigand croyant avoir frappé sa victime, rejoignit ses camarades, qui s’éloignèrent au plus vite.

Alaeddin avant levé la tête, et