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CONTES ARABES.

ger ainsi ? Cherchez plutôt à vous distraire, et dites-moi seulement ce que vous voudriez faire pour cela. »

« Il est vrai, généreux Attaf, répondit Giafar, que l’uniformité de nos plaisirs, ces promenades, qui se renouvellent tous les jours, quelque délicieux que soient les lieux que nous parcourons, ajoutent à mon ennui, J’aimerois mieux, je crois, me promener seul dans Damas, et visiter un jour la mosquée des Ommiades, qu’on regarde comme une des quatre merveilles du monde[1]. »

« Qui vous empêche, Seigneur, répondit Attaf, de faire ce qui vous plaît davantage ? Quelque plaisir que j’aie à vous accompagner, j’y renonce volontiers, si la solitude a pour vous plus de charmes, et peut vous procurer plus de dissipation. »

  1. Les quatre merveilles du monde, selon les auteurs arabes, sont : Le phare d’Alexandrie ; le pont du Sangia, dans la partie septentrionale de la Syrie, près l’Euphrate ; l’église de Roha (Edesse), et la Mosquée de Damas.