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CONTES ARABES.

Schemseddin étant entré dans son magasin, et ne voyant point venir les marchands comme à leur ordinaire, appela le naquib, et lui en demanda la raison. « Tous les marchands, lui répondit le naquib, sont décidés à vous déposer de votre charge de syndic ; et c’est pour cela qu’ils ne viennent pas vous lire le chapitre d’usage. «  « Quelle raison, reprit vivement Schemseddin, peut les porter à me faire cet affront ? »

« Ce jeune homme qui vous accompagne, répondit le naquib, a blessé leurs regards. Vous êtes déjà sur l’âge, et vous occupez le premier rang parmi les marchands. Ce jeune homme n’est point un esclave, et n’appartient point à votre femme ; vous avez tort de lui marquer publiquement tant d’affection. »

« Que dis-tu, malheureux, s’écria Schemseddin, tu oses ainsi parler de mon fils ! » « Mais, dit le naquib, jamais nous ne vous avons connu d’enfant. »

« C’est, reprit Schemseddin, parce