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LES MILLE ET UNE NUITS,

trop véritable. C’est elle qui conduit tant de personnes au tombeau. »

« Ma mère, reprit Alaeddin, il n’y a point d’asile qui puisse soustraire les hommes aux décrets de la Providence, et ce qui est écrit dans le ciel doit nécessairement arriver. Nous sommes tous destinés à mourir. Mon père, plein de santé aujourd’hui, peut nous être enlevé demain ; et si je veux prendre sa place, les marchands pourront-ils ajouter foi à mes paroles quand je leur dirai : « Je suis Alaeddin, fils de Schemseddin. » Ne m’objecteront-ils pas, avec raison, que jamais ils ne lui ont connu d’enfant ? Et le trésor public ne viendra-t-il pas me dépouiller de tous les biens de mon père ? Promettez-moi donc, Madame, d’engager mon père à me prendre avec lui, à me lever une boutique, et à m’initier dans tous les détails du commerce. »

La mère d’Alaeddin promit à son fils d’employer le crédit qu’elle avoit sur l’esprit de son mari, pour l’en-