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CONTES ARABES.

nétrée pour ses bontés. Naam passa ensuite la guitare à Naama, qui, après avoir chanté quelques vers sur le même sujet, la présenta à la princesse. Elle ne fit pas difficulté de prendre l’instrument, et chanta elle-même quelques vers sur le bonheur des vrais amans.

Tandis que cette scène se passoit, le calife Abdamaleck Ebn Merouan entra tout-à-coup dans l’appartement de la princesse ; les deux amans se levèrent aussitôt, et se prosternèrent aux pieds du calife, qui les fit relever avec bonté. Ses regards se portèrent avec complaisance sur Naam ; et ayant aperçu une guitare auprès d’elle, il la félicita sur l’heureux retour de sa santé. Jetant ensuite les yeux sur Naama déguisé, il demanda à sa sœur quelle étoit la jeune esclave qu’il voyoit assise auprès de Naam ?

« Souverain Commandeur des croyans, lui répondit la princesse, c’est une jeune personne qui a passé ses premières années auprès de vo-