Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/170

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
162
LES MILLE ET UNE NUITS,

réunion, et à célébrer la joie et le bonheur dont leur âme étoit enivrée. La princesse étoit vivement touchée de ce spectacle, et prenoit plaisir à voir éclater leur tendresse.

« Jamais, disoit Naama, je n’ai passé de momens plus doux ; et peu m’importe maintenant ce qui doit arriver. » « Vous aimez donc bien cette esclave, lui dit la sœur du calife ? » « Vous le voyez, Madame, répondit Naama, le danger auquel je m’expose en ce moment, prouve assez l’excès de mon amour. » « Et vous, Naam, dit la sœur du calife à la jeune esclave, vous aimez donc bien votre maitre ? » « Madame, répondit Naam, c’est cet amour qui a été cause de la langueur dans laquelle je suis tombée. « La princesse invita ensuite Naam à jouer de la guitare, et lui en fit apporter une. Naam, après l’avoir accordée, préluda quelque temps, et chanta ensuite, en s’accompagnant, quelques vers, dans lesquels elle témoignoit à la princesse la reconnoissance dont elle étoit pé-