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LES MILLE ET UNE NUITS,

Naam. Comme elle ne répondoit point, il se leva avec précipitation, et se mit à l’appeler plus fort ; mais personne ne vint ; car toutes les esclaves s’étoient cachées, craignant les effets de la colère de leur maître. Naama se rendit à l’appartement de sa mère, et la trouva la tête appuyée sur ses mains, dans l’attitude d’une personne qui réfléchit profondément. « Ma mère, s’écria-t-il, où est Naam ? » « Mon fils, lui répondit-elle, elle est aussi bien que si elle étoit avec moi ; elle est sortie avec la bonne vieille pour aller visiter les pauvres, et elle doit bientôt rentrer. » « Elle n’a pas coutume de sortir ainsi, reprit vivement Naama. Et à quelle heure est-elle sortie ? » « Dans la matinée, lui dit-elle. » « Comment, ma mère, avez-vous pu lui accorder cette permission ? » « C’est elle qui l’a voulu, mon fils. »

Naama sortit de chez lui tout hors de lui-même, et alla trouver le commandant de la garde. « C’est vous, lui dit-il en l’abordant, qui, par