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CONTES ARABES.

constamment dans la même attitude ; mais ses bras exposés aux regards de ce prince, firent naître en lui la passion la plus vive. Il dit à sa sœur qu’il reviendroit dans trois jours, et ajouta : « J’espère que cette jeune beauté fera d’ici là connoissance avec vous, et qu’elle sera plus sensible à l’amour qu’elle a su m’inspirer. »

Lorsque le calife fut sorti, Naam se mit à réfléchir de nouveau sur sa situation, et à gémir de se voir ainsi séparée de son maître. Le soir, la fièvre la prit ; elle ne voulut goûter aucune nourriture ; et bientôt ses traits et sa beauté s’altérèrent. Le calife, informé de son état, en conçut un violent chagrin. Il envoya chercher les médecins les plus habiles, et les accompagna chez la jeune esclave ; mais aucun d’eux ne put découvrir la source de son mal, ni trouver les moyens de la soulager.

La situation de Naama étoit absolument la même que celle de son esclave. En rentrant chez lui, il s’assit sur un sofa, et appela sa chère