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CONTES ARABES.

l’aperçut, lui demanda où elle en étoit. Elle lui raconta ce qui s’étoit passé, et lui avoua qu’elle n’avoit jamais vu une aussi belle personne. Il lui promit de la récompenser magnifiquement si elle réussissoit dans son entreprise. La vieille exagéra les difficultés qu’elle auroit à surmonter, et demanda un mois de délai. Le gouverneur le lui accorda.

La vieille retourna le lendemain chez Naama, et continua d’aller voir fréquemment les deux jeunes époux, qui lui donnoient tous les jours de nouvelles marques de respect et d’affection. Tous les gens de la maison, de leur côté, lui faisoient des caresses et s’empressoient de la bien recevoir.

Un jour que la vieille se trouva seule avec la jeune esclave, elle lui dit : « Que ne pouvez-vous, Madame, venir avec moi visiter les mosquées et les lieux saints ! Vous y verriez des vieillards respectables et des femmes pieuses qui demanderoient au ciel tout ce que vous pourriez sou-