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LES MILLE ET UNE NUITS,

Naama, fils de Rabia, une personne comme moi qui pénètre à toute heure dans le palais des princes et des grands ! » Naama, qui entendit ces paroles, se mit à rire. Il sortit, fit signe au portier de laisser entrer, et conduisit la vieille à l’appartement de sa femme.

La vieille fut vivement frappée de la beauté de Naam. Elle la salua profondement, et lui dit : « Je vous félicite, Madame, d’avoir reçu du ciel en partage tant de grâces et d’attraits, et d’être unie à un époux qui peut passer lui-même pour un modèle de beauté. » Elle se mit ensuite en prières, et ne cessa de faire ses génuflexions et ses adorations, jusqu’à ce que la nuit fût arrivée.

La jeune esclave lui dit alors : « Ma bonne mère, reposez-vous un peu. » « Madame, répondit la vieille, celui qui veut être heureux dans l’autre monde doit souffrir dans celui-ci. » Naam ayant fait apporter à manger, dit à la vieille : « Prenez un peu, ma bonne, de ce que je vous pré-