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LES MILLE ET UNE NUITS,

auxquels il s’exposoit pour elle. Tandis que, plongée dans ces réflexions, elle s’abandonnoit à une douce rêverie, un génie vint lui annoncer qu’il étoit entré dans le port un vaisseau sur lequel étoit le prince Habib.

La reine, au comble de la joie, promit au génie de le récompenser de cette bonne nouvelle, et ordonna aussitôt des réjouissances dans toute la ville. Elle voulut que l’air retentît du son des instrumens de musique, et que l’on étendît des tapis précieux et des étoffes de soie dans toutes les rues par lesquelles le prince devoit passer. Elle envoya ensuite une troupe nombreuse de gardes et d’esclaves au-devant de lui pour l’amener dans le palais.

On ne peut exprimer quelle fut la joie du prince, lorsqu’il se vit possesseur de celle pour laquelle il soupiroit depuis si long-temps. Les fatigues qu’il avoit supportées, les dangers qu’il avoit courus, lui semblèrent alors bien peu de chose ; et le prix qu’il obtenoit, lui parut infi-