Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/117

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
109
CONTES ARABES.

par des monstres et des génies malfaisans. Le plus redoutable de ces monstres, celui qui, selon toute apparence, retient en ce moment le vaisseau, s’appelle Gaschamscham. Placé dans ces lieux par Salomon lui-même, il enlève, les uns après les autres, tous ceux qui montent les vaisseaux, et les dévore. »

« Cessez, dit le prince Habib en interrompant le pilote, de vouloir nous effrayer. Ce génie, quelque redoutable qu’il soit, n’est pas invincible, et j’espère vous délivrer tous d’entre ses mains. »

Les marchands, que le discours du pilote avoit consternés, ne savoient s’ils devoient ajouter foi aux promesses du prince. Il leur dit de l’attacher à une corde par le milieu du corps, et s’élança ainsi dans la mer, tenant à la main son cimeterre.

Le prince étoit à peine sous les flots, qu’il vit s’avancer le monstre prêt à le dévorer. Il leva son cimeterre, et lui en déchargea sur la tête un coup si furieux, qu’il le fendit en