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CONTES ARABES.

lorsque, pour sauver la vie à un ami, il lui céda, comme votre Majesté le verra dans cette histoire, une épouse charmante, et à laquelle il étoit tendrement attaché.


Le calife Haroun ayant un jour l’esprit fatigué par la multitude des affaires dont il venoit de s’occuper, et voulant se dissiper, appela son grand visir Giafar le Barmecide, Mesrour chef de ses eunuques, et passa avec eux dans une galerie qui renfermoit une multitude d’objets rares et curieux. Un grand nombre de ces objets étoient exposés aux regards ; les autres étoient renfermés dans des coffres précieux, ou dans des armoires de bois de sandal. Le calife, sans s’arrêter à ceux qui frappoient le plus les yeux par leur magnificence, dit à Mesrour de lui ouvrir une armoire. Mesrour l’ouvrit, et s’éloigna un peu. L’armoire étoit remplie de livres dont la plupart renfermoient des secrets merveilleux, des prédictions étonnantes.