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CONTES ARABES.

encore, lorsque vous aurez ouvert la porte, de la repousser rudement ; ne regardez pas derrière vous, et ne vous laissez pas effrayer par les génies et les monstres auxquels la garde de cet endroit est confiée.

» Au-delà de cette porte vous verrez une mer sans cesse agitée, qui renferme un nombre infini de merveilles. Vous vous tiendrez sur le rivage, vous appellerez le premier vaisseau qui passera devant vous, et vous lui ferez signe de vous prendre à bord. Je ne puis vous en dire davantage. Je ne sais ce qui doit vous arriver ensuite ; et c’est aujourd’hui, mon cher Habib, la dernière fois que je m’entretiens avec vous. »

Ce discours remplit de joie le jeune prince. Il prit la main du génie, la baisa, et le remercia des avis qu’il venoit de lui donner. « Recevez cette épée, dit alors le génie en présentant au prince le baudrier qu’il tenoit ; elle est d’une trempe divine, et ne trompera jamais votre cou-