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CONTES ARABES.

toute de pierre noire, et inaccessible comme il leur paroissoit. Ils aperçurent néanmoins un chemin frayé ; mais ils le trouvèrent si étroit et si difficile qu’ils n’osèrent hasarder de s’y engager. Dans l’espérance d’en trouver un moins rude, ils continuèrent de côtoyer la montagne, et marchèrent pendant cinq jours ; mais la peine qu’ils se donnèrent fut inutile : ils furent contraints de revenir à ce chemin qu’ils avoient négligé. Ils le trouvèrent si peu praticable, qu’ils délibérèrent long-temps avant de s’engager à monter. Ils s’encouragèrent enfin, et ils montèrent.

Plus les deux princes avançoient, plus il leur sembloit que la montagne étoit haute et escarpée, et ils furent tentés plusieurs fois d’abandonner leur entreprise. Quand l’un étoit las, et que l’autre s’en apercevoit, celui-ci s’arrêtoit, et ils reprenoient haleine ensemble. Quelquefois ils étoient tous deux si fatigués, que les forces leur manquoient : alors ils ne songeoient plus à continuer de monter,