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CONTES ARABES.

« Dites-moi, reprit le roi, de quelle manière ils ont reçu le châtiment dont je les ai fait punir ? » « Sire, reprit-il, ils l’ont reçu avec une constance admirable, et avec une résignation aux décrets de Dieu qui marquoit la sincérité avec laquelle ils faisoient profession de leur religion, mais particulièrement avec un grand respect pour votre Majesté, et avec une soumission inconcevable à leur arrêt de mort. » « Nous mourons innocens, disoient-ils, mais nous n’en murmurons pas. Nous recevons notre mort de la main de Dieu, et nous la pardonnons au roi notre père : nous savons très-bien qu’il n’a pas été bien informé de la vérité. »

Camaralzaman, sensiblement touché de ce récit de l’émir Giondar, s’avisa de fouiller dans les poches des habits des deux princes, et il commença par celui d’Amgiad. Il y trouva un billet qu’il ouvrit et qu’il lut. Il n’eut pas plutôt connu que la reine Haïatalnefous l’avoit écrit, non-seulement à son écriture, mais