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CONTES ARABES.

Dès que Giondar eut connu que c’étoit aux deux princes qu’il devoit la vie, il se jeta à leurs pieds, et les remercia de la grande obligation qu’il leur avoit, en des termes qui marquoient sa parfaite reconnoissance. « Princes, leur dit-il en se relevant et en leur baisant les mains les larmes aux yeux, Dieu me garde d’attenter à votre vie, après le secours si obligeant et si éclatant que vous venez de me donner ! Jamais on ne reprochera à l’émir Giondar d’avoir été capable d’une si grande ingratitude. « 

« Le service que nous vous avons rendu, reprirent les princes, ne doit pas vous empêcher d’exécuter votre ordre. Reprenons auparavant votre cheval, et retournons au lieu où vous nous aviez laissés, » Ils n’eurent pas de peine à reprendre le cheval qui avoit passé sa fougue et qui s’étoit arrêté. Mais quand ils furent de retour près de la source, quelques prières et quelqu’instance qu’ils fissent, ils ne purent jamais persuader à l’émir Giondar de les faire mourir. « La seule