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CONTES ARABES.

princesse de l’isle d’Ébène entra dans son dessein. Elle l’assura qu’elle y contribueroit elle-même avec un très-grand plaisir, qu’elle n’avoit qu’à l’avertir de ce qu’elle souhaiteroit qu’elle fit.

Le lendemain la princesse de la Chine, sous le nom, l’habit et l’autorité de roi de l’isle d’Ébène, après avoir pris soin de faire mener le prince Camaralzaman au bain, de grand matin, et de lui faire prendre un habit d’émir ou gouverneur de province, le fit introduire dans le conseil, où il attira les yeux de tous les seigneurs qui étoient présens, par sa bonne mine et par l’air majestueux de toute sa personne.

La princesse Badoure elle-même fut charmée de la revoir aussi aimable qu’elle l’avoit vu tant de fois, et cela l’anima davantage à faire son éloge en plein conseil. Après qu’il eut pris sa place au rang des émirs par son ordre : « Seigneur, dit-elle en s’adressant aux autres émirs, Camaralzaman que je vous donne aujour-