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CONTES ARABES.

ne sera levé quand vous m’aurez livré l’homme que je vous demande. C’est ce que j’avois à vous dire : allez, et faites ce que je vous commande. »

Le capitaine n’eut rien à répliquer à ce commandement, dont l’inexécution devoit être d’un très-grand dommage à ses affaires et à celles des marchands. Il le leur signifia, et ils ne s’empressèrent pas moins que lui à faire embarquer incessamment les provisions de vivres et d’eau dont il avoit besoin pour le voyage. Cela s’exécuta avec tant de diligence, qu’il mit à la voile le même jour.

Le vaisseau eut une navigation très-heureuse, et le capitaine prit si bien ses mesures, qu’il arriva de nuit devant la ville des idolâtres. Quand il s’en fut approché aussi près qu’il le jugea à propos, il ne fit pas jeter l’ancre ; mais pendant que le vaisseau demeura en panne, il s’embarqua dans sa chaloupe, et alla descendre à terre en un endroit un peu éloigné du port, d’où il se rendit au jardin de Camaralzaman avec six matelots des plus résolus.