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CONTES ARABES.

claves, et les présentant à Tourmente : « Madame, lui dit-il, une personne comme vous a besoin de deux filles au moins pour la servir ; trouvez bon que je vous donne celles-ci. »

Tourmente admira l’attention de Ganem : « Seigneur, lui dit-elle, je vois bien que vous n’êtes pas homme à faire les choses à demi. Vous augmentez par vos manières l’obligation que je vous ai, mais j’espère que je ne mourrai pas ingrate, et que le ciel me mettra bientôt en état de reconnoître toutes vos actions généreuses. »

Quand les femmes esclaves se furent retirées dans une chambre voisine où le jeune marchand les envoya, il s’assit sur le sofa où étoit Tourmente, mais à certaine distance d’elle pour lui marquer plus de respect. Il remit l’entretien sur sa passion, et dit des choses très-touchantes sur les obstacles invincibles qui lui ôtoient toute espérance. « Je n’ose même espérer, disoit-il, d’exciter