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CONTES ARABES.

mort d’un roi qui ne peut plus vivre, s’il ne vit avec l’aimable princesse Giauhare. »

Le roi Samandal ne souffrit pas plus long-temps que le roi de Perse demeurât à ses pieds. Il l’embrassa, et en l’obligeant de se relever : « Sire, repartit-il, je serois bien fâché d’avoir contribué en rien à la mort d’un monarque si digne de vivre. S’il est vrai qu’une vie si précieuse ne puisse se conserver sans la possession de ma fille, vivez, Sire, elle est à vous. Elle a toujours été très-soumise à ma volonté ; je ne crois pas qu’elle s’y oppose. » En achevant ces paroles, il chargea un de ses officiers, que le roi Saleh avoit bien voulu qu’il eût auprès de lui, d’aller chercher la princesse Giauhare, et de l’amener incessamment.

La princesse Giauhare étoit toujours restée où le roi de Perse l’avoit rencontrée. L’officier l’y trouva, et on le vit bientôt de retour avec elle et avec ses femmes. Le roi de Samandal embrassa la princesse : « Ma