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LES MILLE ET UNE NUITS,

voulu se laisser fléchir, il n’étoit pas en son pouvoir de réparer le mal qu’il lui avoit fait. Il mena la cavale à l’écurie du palais, où il la mit entre les mains d’un palefrenier pour la brider ; mais de toutes les brides que le palefrenier présenta à la cavale, pas une ne se trouva propre. Il fit seller et brider deux chevaux, un pour lui et l’autre pour le palefrenier, et il se fit suivre par le palefrenier jusque chez le vieillard Abdallah avec la cavale à la main.

Abdallah qui aperçut de loin le roi Beder et la cavale, ne douta pas que le roi Beder n’eût fait ce qu’il lui avoit recommandé. « Maudite magicienne, dit-il aussitôt en lui-même avec joie, le ciel enfin t’a châtiée comme tu le méritois. » Le roi Beder mit pied à terre en arrivant, et entra dans la boutique d’Abdallah, qu’il embrassa en le remerciant de tous les services qu’il lui avoit rendus. Il lui raconta de quelle manière le tout s’étoit passé, et lui marqua qu’il n’avoit pas trouvé de bride