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CONTES ARABES.

à accommoder les cinquante pots[1] ; et comme il craignoit que le talisman de la princesse Badoure qu’il portoit au bras, ne lui échappât, il eut la précaution de le mettre dans un de ces pots, et d’y faire une marque pour le reconnoître. Quand il eut achevé de mettre les pots en état d’être transportés, comme la nuit approchoit, il se retira avec le jardinier, et en s’entretenant il lui raconta le combat des deux oiseaux et les circonstances de cette aventure qui lui avoit fait retrouver le talisman de la princesse Badoure, dont il ne fut pas moins surpris que joyeux pour l’amour de lui.

Soit à cause de son grand âge, ou qu’il se fût donné trop de mouvement ce jour-là, le jardinier passa une mauvaise nuit ; son mal augmenta le jour suivant, et il se trouva encore plus mal le troisième au matin. Dès qu’il fut jour, le capitaine du vaisseau en

  1. Cette particularité se trouve encore à-peu-près de même dans le roman de Pierre de Provence et de la belle Maguelone.